Le groupe Communication et Médias de l’Association des Anciens de l’ESCP-EAP a organisé le 28 novembre à l’école une conférence-débat sur le thème : «Présidentielle 2007 : le résultat de l’élection se jouera-t-il sur le terrain de la communication ?».
Nous avons été nombreux à partager l’éclairage des spécialistes réunis pour l’occasion par Eric LENTULO (MSI 03) et Caroline CLANET (MSR 2005) :
- Christophe BARBIER (Mastère médias ESCP-EAP 1990), Directeur de la rédaction de L’EXPRESS,
- Nathalie MERCIER, Conseiller pour la communication du MUSEE DU QUAI BRANLY (elle était directeur associé en charge des campagnes politiques nationales et internationales chez EURO RSCG lors de la dernière présidentielle),
- Frank TAPIRO, co-PDG de l’agence HEMISPHERE DROIT, communicant et proche de Nicolas Sarkozy,
- Brice TEINTURIER, DGA de TNS SOFRES.
A six mois du scrutin, alors que la bataille de la communication fait rage, il était très intéressant d’entendre ces initiés commenter la campagne en cours et répondre en toute simplicité à nos questions de citoyens lambda.
Nos invités placent le début de la communication politique française moderne à 1965. Brice Teinturier nous a d’ailleurs appris que de Gaulle prenait des cours de communication auprès d’une autre institution de l’époque, Marcel Bleustein Blanchet…
Les deux candidats symbolisent la bascule générationnelle. Autre point commun, ils sont tous deux des « enfants du 21 avril », et leurs stratégies médiatiques présentent des analogies parfois troublantes : ils s’expriment de façon compréhensible par tous, sont proches du terrain, collent aux thématiques favorites de l’opinion et incarnent l’authenticité, la sincérité : « si le match les intéresse, ces deux là ont des convictions » souligne Brice Teinturier.
Pour ce qui est des différences, Nicolas Sarkozy est dans le cadrage, Ségolène Royal plus dans la dimension maternelle. Elle fait rentrer dans le champ politique les problématiques sociétales.
Frank Tapiro ironise « Ségolène ne veut pas dire où elle va, elle a donc intérêt à monter d’où elle vient ! » quand sont évoqués les nombreux dossiers sur l’enfance de la candidate qui paraissent dans la presse. Christophe Barbier signale que le numéro de l’Express sur la jeunesse cachée de Ségolène s’est vendu à 94 000 exemplaires en kiosque (moyenne : 75 000 ex).
Nathalie Mercier souligne que l’opinion exprime le souhait d’un vrai changement sur la posture présidentielle : « aujourd’hui, ce n’est plus la figure du père qu’ont pu incarner de Gaulle ou Mitterrand que les gens veulent. Ils veulent plus de proximité ». Brice Teinturier insiste sur la part grandissante de la personnalité du candidat dans le vote ; auparavant, le poids du bilan et du projet était plus fort qu’aujourd’hui.
Les participants s’accordent sur la montée de l’utilisation d’internet dans la campagne, même si ils soulignent, à la lumière d’incidents récents, que cette utilisation aujourd’hui est plus négative que positive « attention aux i-coup tordus ». Ils sont sceptiques sur la contribution d’internet au débat : « ce n’est pas la nouvelle agora démocratique, c’est plutôt un outil qui permet de nourrir ceux qui sont d’accord avec les candidats».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire